Cette page sur le chemin de fer qui traversait Orgueil est
extraite du bulletin municipal du village d'Orgueil de l'année 2002 (paru en
février 2003).
L'histoire de la ligne de chemin de fer qui traversait Orgueil a été publiée
dans le bulletin municipal d'Orgueil publié en février 2003. Merci à ceux qui
ont écrit l'article et mis à disposition les photos. Merci notamment à Monsieur
Jean Capellini qui a travaillé sur l'article du bulletin municipal, article
repris ici.
Un chemin de fer traversait Orgueil
Une voie ferrée traversait notre commune
d’Ouest en Est, elle faisait partie intégrante de la ligne ferroviaire Montauban
- Saint Sulpice sur Tarn, longue de 43,673 km construite en 1872 et mise en
service en 1884. La longueur de la voie est de 3,5 km pour une emprise au sol de
9 ha 28 a 16 ca; Ses limites sont: à l’ouest le CV6, côté Labastide Saint Pierre
et à l’est le pont supérieur au lieu dit «la Domaize» côté Nohic.
Les trains de grande ou de petite vitesse qui assuraient le trafic, s’arrêtaient
en Tarn et Garonne aux gares de Bressols, Labastide Saint Pierre et Nohic.
Orgueil possédait uniquement une halte. En 1914, on dénombre 4 omnibus, avant
1940 passait un train de nuit à grande vitesse (direction Lamalou les Bains).
Entre les deux guerres fonctionnent deux trains Bédarieux-Montauban et un train
Castres-Montauban.
La fusion Paris-Orléans Midi de 1934 entraîne l ‘arrivée de nouvelles machines,
mais au service d’hiver de 1938, la section Saint Sulpice-Montauban, faiblement
fréquentée, est fermée aux voyageurs.
Le trafic marchandise s’intensifie après la guerre, tout d’abord
avec les locomotives vapeur 141 TB, puis des BB 67300 tractant des trains
complets de charbon de Carmaux à Saint-Jory triage, à noter aussi le trafic
important de vin (Gaillac) et de « bourru » au moment des vendanges.
Malgré ce détour de 46 kilomètres, cet itinéraire est préféré à celui plus
direct de Saint Sulpice-Toulouse, sur lequel la voie unique atteint la
saturation.
L’automatisation des passages à niveau s’est effectuée de 1977 à
1988, mais la baisse du trafic marchandise a entraîné la fermeture du tronçon
Labastide Saint Pierre - Saint Sulpice, auquel a été substituée une desserte
routière en janvier 1989 (la fermeture officielle de la ligne date du 26 janvier
1989).
Il faut aussi préciser que cette ligne de chemin de fer a été maintenue car elle
était considérée comme stratégique pour l’armée. En 1990, l‘armée a arrêté de
financer cette possible utilisation ce qui a entraîné sa désaffectation. La
dernière circulation sur la ligne a leu lieu en octobre 1991: 2 draisines qui
relièrent Montauban à Saint Sulpice.
Les deux lignes d’acier brillantes sur lesquelles avaient circulé tant de trains
sont donc abandonnées; Après diverses études ou propositions, il est décidé
d’enlever les rails ainsi que les traverses conformément à l ‘arrêté ministériel
du 16/12/1991 qui déclassait la voie; Cette opération a été menée avec
efficacité en 1994, il ne reste plus que le ballast.
C’était quand même avec un peu de nostalgie que disparaissait ce qui fut une
artère de vie, des souvenirs aussi: ceux qui traversaient la « ligne » se
souviennent de cette fascinante « loco » crachant et soufflant pour gravir la
rampe de « Berny », en tirant une quarantaine (et souvent plus) de wagons «
pointus » de charbon venant de Carmaux.
La voie-ferrée était franchie par cinq
passages à niveau (PN) numérotés d’ouest en est, dont le PN 9, chemin vicinal
ordinaire n°6, le PN 10, route départementale 94, le PN 11, chemin vicinal
ordinaire n° 12, le PN 12, chemin vicinal ordinaire n°1 et le PN 13, chemin
vicinal ordinaire n°2.
Nous connaissons bien madame Noëlle Aguilar qui a pris sa fonction officielle de
garde barrière en 1955, au PN 12, après avoir été remplaçante dès 1945 où la
titulaire du poste n’était autre que sa mère, Aurélie Batché; mais aussi madame
Emma Zanin qui lui succède en 1964.
On se souvient aussi des trains de nuit, où paradoxe, la barrière
roulante était ouverte le jour et fermée la nuit, ce qui obligeait le garde à se
lever pour ouvrir le passage à la circulation. Le regretté Jean Laffon s’y était
employé, au PN 13, et avec son humour, contait quelques anecdotes qui n’étaient
pas tristes.
Le garde barrière et sa famille
étaient logés; subsistent actuellement les «maisonnettes» aux PN 10, PN 12 et PN
13 qui ont été vendues à des particuliers, les deux autres ayant été démolies.
Et maintenant ? Et bien maintenant, souhaitons qu’un large
consensus aura à cœur la protection de l’environnement et saura peut-être
profiter aussi de cette super infrastructure pour y façonner par exemple un
chemin pour piétons et cyclos, ou une coulée verte qui serait fort bien
appréciée.
Depuis la dépose de la voie en 1994, l’avenir de ces 9 ha a
toujours été une des préoccupations majeures du conseil municipal. L’idée d’une
« coulée verte » permettant aux cyclistes et piétons de rejoindre Labastide
Saint Pierre ou Nohic a tout de suite été prédominante.
Dans tous les documents d’urbanismes réalisés depuis (POS, Charte Paysagère,
Programme Local de l’Habitat, etc.), il est fait mention de la voie ferrée comme
moyen de liaison interdit aux véhicules motorisés. De même l’emplacement du
nouveau groupe scolaire a été en partie choisi pour sa proximité avec cette voie
et un accès facilité pour rejoindre le stade.
L’emprise de la voie ferrée est actuellement en copropriété entre le Conseil
Général de Tarn et Garonne et la commune pour la partie qui la concerne, en
attente d’une décision administrative de la part du Conseil Général.